Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/108

Cette page a été validée par deux contributeurs.

à m’inquiéter.

— Pourquoi ? La course pouvait être encore plus longue. Songe, cousine, que nous ne sommes revenues qu’hier soir de notre voyage. Tout Saint-Denis le sait déjà, et c’est à qui s’informerait de toi.

— Flatteuse ! Comme si tu n’étais pas la plus populaire de nous deux… Allons, entrons à la maison. Le courrier que tu tiens à la main nous réserve sans doute des surprises.

— Pourvu qu’elles soient agréables, je ne demande pas mieux ! J’ai reçu, pour ma part, deux lettres d’Hélène Paulet. Que peut-elle bien me dire dans ce véritable journal, à en juger par le gonflement du papier ?

— Oh ! tu connais Hélène, son imagination l’entraîne toujours au delà des bornes. Tout le contraire de son attachante petite sœur.

— Cousine, ta préférence pour Blanche Paulet ne te rend pas un peu injuste pour sa sœur Hélène ?

— Espérons-le, Josephte, je serai franche, mais Hélène ne me plaît pas beaucoup, en effet… Je me demande même si ta confiance est bien placée…

— Oh ! ma confiance…

— Oui, je sais, tu ne la prodigues jamais. Tu as raison, au fond…

— Je me souviendrai, cousine, de cette appréciation que tu ne me fais pas souvent entendre. Tu m’en veux parfois, je le sens, de