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juste que celui d’ermitage. Oui, et, sans doute, c’était à une existence d’ermite que le condamnait le roi des gnomes. Il ne devait s’adonner désormais qu’à la réflexion et à l’étude ; vivre que dans le silence et une solitude ininterrompus. De l’ermite d’ailleurs, on lui imposait le costume. Ses habits élégants avaient disparu. Une robe de chambre fort simple l’enveloppait en ce moment ; et, au pied de son lit de camp, avaient été jetées une tunique gris cendre, une corde de chanvre et une paire de sandales. Jean, voyant tout cela, soupira un peu, car il aimait d’instinct le beau, sur lui et autour de lui. Il se vêtit néanmoins de la misérable défroque. Mais voilà que, ô surprise, portant involontairement la main à sa tête, il vit qu’on l’avait aussi tondue. Ses belles boucles brunes avaient été impitoyablement fauchées. Une lueur de révolte parut dans les yeux de Jean. Elle s’éteignit bien vite et le jeune bûcheron baissa la tête. Tout cela, ne l’avait-il pas mérité ?

Il se mit à explorer son nouveau domaine. Une porte au fond attira son attention. Il l’ouvrit. Un long corridor, bien éclairé, apparut. « À la bonne heure, pensa Jean, je pourrai m’y délasser un peu, prendre l’exercice voulu. » Ce corridor se trouvait sans issue. Le rouge monta au front de Jean. Il comprenait que les gnomes n’avaient plus envers lui la