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CHAPITRE VII

LE RACHAT


Lorsque Jean revint à lui, il était seul. Il respira, soulagé. Tant d’émotions revenaient serrer son cœur ! De si dures pensées, rapides comme des flèches, assaillaient son esprit momentanément engourdi. Ah ! comme il sentait, déjà, qu’une vie sans cesse assombrie par le remords commençait pour lui. Qu’importe ! Cette forme d’expiation, il l’acceptait. Jusqu’au bout, il la subirait avec courage. Il n’y aurait cette fois aucune forfaiture à craindre, car trop profondément son être avait été atteint, secoué et blessé. Il s’éveillait au sens des responsabilités et devenait un caractère, un homme. Mais à quel prix, grand Dieu, à quel prix avait-il obtenu cette haute et nécessaire virilité.

Il se mit sur son séant. Il regarda avec surprise autour de lui. Qu’était-ce que ce coin sombre de souterrain ? Il ne se rappelait pas l’avoir jamais vu. Non loin de lui, sur une roche énorme, taillée en forme de table, deux bougies brûlaient. Tout près, on avait déposé une miche de pain, un cruchon d’eau et un gobelet d’étain. À droite, dans un enfoncement, Jean aperçut un nombre assez considérable de volumes.

Il se leva, but un peu d’eau fraîche et se sentit mieux. Il prit alors une exacte connaissance du lieu où on l’avait transporté. Il ne peut trouver pour le dépeindre de terme plus