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Demain, il me faudra partir avec mon cher petit Jean, le quinzième et le plus aimé de mes petits. Je devrai me présenter pour le baptême, et la marraine… qui n’aura pas son parrain !… Seigneur ! seigneur ! n’y aurait-il pas une bonne âme pour se présenter, demain, comme parrain !… On m’a dûment averti : Bûcheron, tu as trop d’enfants. Nous ne pouvons suffire au petit bourg à te trouver chaque fois un parrain. À ton quinzième enfant, gare, aucun de nous n’acceptera. Et cependant, larmoyait le pauvre père, mon beau petit Jean, qui a maintenant ses six ans est un rude et fier petit gars, qui mérite protection… Oh ! un parrain, un parrain, qui me trouvera un parrain !… »

Le bon roi Grolo n’y tint plus. Il sortit de la cachette, la main tendue : « Mon ami, mon ami, dit-il au bûcheron, courage, relevez la tête. Vous aurez un parrain, et votre Jean chéri aura un protecteur, foi de… » Il retint son nom. Mieux valait qu’on ne connût que plus tard, beaucoup plus tard, son rang et ses pouvoir.



Si le bûcheron demeura surpris. Et lorsqu’il comprit que ce riche étranger lui voulait du bien, quelle joie fut la sienne. Il pleurait et riait. Il entraîna dans sa pauvre cabane son hôte charitable. Et là devant sa femme, le bûcheron pria Grolo de répéter les promesses déjà faites : « Oui, oui, braves gens, assura