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sûr, que la haine, ou d’aveugles représailles… Je ne modifie rien, rien ! Vous m’entendez ? Si cet enfant est responsable de nos malheurs, les remords l’accableront quelques heures de plus. S’il n’est pas coupable, il aura le temps voulu pour s’en expliquer par écrit. Allez maintenant !… Allez tous, vous dis-je ! »

Rapidement, le prisonnier et ses gardes, le préfet, les gentilshommes de la cour, les dignitaires de la couronne, le seigneur de Rochelure, la reine et ses suivantes, quittèrent la salle.

Et alors le roi, qui sembla subitement aux yeux de l’aide-de-camp, demeuré pour l’escorter, courbé, alourdi, vieilli, regagna ses appartements. Il gémissait. Aussi que pouvait-il tenter, grand Dieu, que pouvait-il tenter contre les fées ?


CHAPITRE XIV

les gnomes accourent


Jean avait été conduit dans une des caves du vieux donjon, à l’extrémité sud du parc royal. On ne l’avait pas enchaîné. Il se trouvait, libre de ses mouvements, dans une vaste pièce dallée, fort humide, sans autre ouverture que le large imposte au-dessus de la porte en fer. Jusqu’à l’aube, il devait être plongé dans les ténèbres, car on ne lui avait laissé aucune lanterne.

Cela lui importait guère. Assis, le front dans ses mains, sur un banc en pierre, tout mousseux, Jean pensait, conjecturait, essayait d’un plan d’évasion, puis d’un autre… Mais les gnomes, au moyen du diamant noir, ne l’avaient pas trompé. Rien, rien n’avait chance de réussir, en un si court espace de temps, avec cette perspective d’une lutte terrible avec les fées.

Jean, se rappelait cependant, des quelques paroles prononcées par le roi des gnomes avant son départ du souterrain : « Petit, avait promis la mignonne majesté, lorsque tu seras en détresse, et que les moyens humains te sembleront trop périlleux, appelle-nous à l’aide ! »…

L’heure en est venue, je crois, se dit Jean. Il faut