Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/19

Cette page a été validée par deux contributeurs.

fidélité d’un moine appelant ses frères à la prière. Elle vous sera utile ; puis, plus tard, elle deviendra indispensable à mon filleul. Ah ! je la reconnaîtrais, cette montre, entre mille, dix mille, croyez bien. Et lorsque Jean apparaîtra devant moi la tenant dans ses mains, je ne pourrai renier ni l’un ni l’autre. Ainsi, c’est entendu… »

Un coup de tonnerre qui fit trembler la terre sur ses bases couvrit la voix du roi. Tous levèrent la tête. Une tempête — et quelle tempête ! — s’avançait, que dis-je, s’abattait déjà avec force sur le bourg. De sinistres nuages jaunes répandaient leur ombre sépulcrale. Le vent sifflait, hurlait, soulevant des tourbillons de poussière. Terrifiés, les bûcherons fuyaient en tous sens. Ils poussaient des cris lamentables. Un tourbillon monstre enveloppa soudain Grolo. Il ne vit plus rien. Il entendit encore moins. Fermant les yeux, croisant les bras, il s’abandonna au sort affreux qui l’attendait. Il perdit bientôt conscience.

Lorsqu’il revint à lui, il s’aperçut avec stupéfaction qu’il était couché mollement dans