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fois, il ne retomba pas. Un troisième personnage entrait en scène. Le fouet fut prestement enlevé des mains du valet. Les coups plurent sur lui. Le valet s’enfuit, l’étranger le poursuivit frappant toujours. Près de la voiture, le fouet fut brisé et les lanières de cuir, adroitement lancées, vinrent cingler la face du serviteur, y imprimant de larges raies rouges. « Ignoble valet, prononça l’étranger, qui était jeune, beau et richement vêtu, ose encore toucher à ces innocents ! Fi donc ! lever la main sur une femme et un infirme !… »

L’intervention de l’étranger avait été si prompte, si habile, si victorieuse, que personne n’avait encore bougé. Tous étaient stupéfiés, restaient bouche bée.

Le seigneur de Rochelure fut le premier à recouvrer la parole avec l’insolence de ses manières : « Qui êtes-vous, seigneur-vagabond ? rugit-il. Ah ! vous vous permettez de critiquer les ordres de la reine ! Valets, mettez vous à trois, à quatre s’il le faut, mais faites expier à cette canaille d’étranger son impertinence. Roulez le dans la boue, devant nous !… allons, oust ! »