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— Voyons, Perrine, ne creuse pas toujours ainsi toutes choses. Laisse ta jeunesse s’épanouir à l’aise.

— Oui, Madame. Mais qu’il est tard !… Je me lève en toute hâte…

— Non, je vais t’envoyer ma bonne Huronne avec un léger déjeuner. Tu te reposeras ensuite jusqu’à midi. Il faut que tu m’obéisses, n’est-ce pas, mon enfant ?

— Charlot doit s’inquiéter ? Et les petits ?

— Pas le moins du monde. Tout est calme et joyeux d’un côté comme de l’autre…

— Alors, je vais, en effet, me reposer. Merci, Madame, pour toutes vos bontés.

Midi allait sonner lorsqu’une rumeur, qui allait grossissant, se fit entendre à travers tout le Québec de la belle journée du 7 septembre 1636. Le canon gronda. Des cloches s’ébranlèrent. Ces bruits divers éveillèrent Perrine. Elle se leva d’un bond, s’habilla à la hâte, puis vint mettre la tête à la fenêtre. Que se passait-il ? Tout à coup, elle aperçut Charlot qui s’avançait vers la maison à grandes enjambées. Il vit sa sœur et leva d’un air joyeux son chapeau. Puis, arrivé presque sous sa fenêtre, il lui cria : « Vite, Perrine, descends me retrouver, j’ai du nouveau à t’apprendre… Un navire, ma sœur, un navire… s’approche… le vent bien en pou-