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tu ? fit-elle réellement en peine, et venant se pencher sur la jeune fille.

— Oh ! pardon, Madame, répondit Perrine, bien confuse, en se redressant sur ses oreillers. Mais… mais je me suis couchée très tard, voyez-vous… Et puis, en effet, je suis lasse, bien lasse…

— Dis-moi, Perrine, demanda Mme de Repentigny en s’asseyant sur un fauteuil placé près du lit, tu n’éprouves pas, au moins, de trop graves ennuis ? Je te trouve pâle, songeuse, même parfois, un peu de détresse s’amasse en tes yeux. Je ne veux certes pas forcer ta confiance. Tu me connais. Mais je t’aime, Perrine, comme nous tous, dans la famille… Si une confidence peut te procurer quelque bien, n’hésite pas. Je t’écouterai avec une attention qui s’efforcera de te rappeler celle, si tendre, de notre aïeule disparue.

— Oh ! merci, Madame, comme vous êtes bonne, fit Perrine que l’émotion gagnait, mais, voyez-vous…

— Bien. Qu’est-ce que je verrai, Perrine ?

— Des choses qui vous étonneront, peut-être… Et Perrine, réagissant, put sourire de façon très rassurante à Madame de Repentigny. La paix était si bien revenue en son esprit comme en son cœur que certes elle le pourrait.

— Tant mieux, je te voudrais heureuse, ma petite fille. Comme tu le mérites, d’ailleurs.

— Lorsqu’on n’est pas malheureux, c’est déjà beaucoup, je crois, Madame.