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tre frère est entre les mains de Dieu.

— Il est fini, n’est-ce pas ? C’est cela que vous n’osez me dire ?

Le médecin ne répondit pas. Il pressa la main de la jeune femme.

— Je comprends, fit Perrine, en pâlissant.

— Accordez-lui tout ce qu’il demandera, tout, vous entendez, Madame ?

— Oui, docteur. Vous reviendrez ce soir ?

— Vous me ferez demander, si vous le jugez nécessaire. Puis, vous aurez M. Souart. Il ne vous quittera pas cette nuit, m’a-t-il assuré. Au revoir et courage madame. Et le médecin sortit.

— Mon Dieu, mon Dieu ! gémit la pauvre Perrine.

Une plainte profonde échappa en ce moment au blessé. Il ouvrit les yeux.

— Perrine ! appela-t-il faiblement.

— Me voici, mon frère. Que veux-tu ?

— Voir mes petits… André, dis-lui adieu… pour moi… plus tard. Mais… mes petits, je veux les voir !

— Tout de suite ?

— Oui…, cela presse… Je ne veux pas qu’ils me voient… mourir… Pourquoi pleurer, ma sœur ? La mort, les soldats la connaissent… si bien ! La mort… elle me réunira à Lise, à… l’autre aussi… que j’aimais tant… Là-haut… tous… tous…

— Ne parle plus. Je vais faire tout ce que tu veux.