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— La charité est tendre, patiente, douce. Elle ne connaît pas de repos, elle…, commente le bon M. Souart, un peu naïvement, un peu malicieusement aussi.

— Mais vous me citez saint Paul, je crois… Bah ! du moment que ma petite garde-malade tiendra le coup, peu importe nos définitions des mouvements du cœur… Venez, M. l’abbé, dans la pièce voisine… Je veux vous soumettre mes nouvelles ordonnances…

Tout Ville-Marie s’intéressait et sympathisait au malheur qui frappait de nouveau la jeune épousée. La fatalité semblait vouloir sans cesse la séparer cruellement de son mari. On venait chaque jour aux nouvelles. De grandes conseillères d’abord, comme Mademoiselle Mance, Sœur Marguerite Bourgeoys, Madame Barbe de Boulongne d’Ailleboust ; des amies très chères comme Mesdames Charles d’Ailleboust, Lambert Closse, Perrine de Bellêtre, Catherine Gaucher de Belleville, une parente assez proche de son mari, une nièce très chère du généreux M. Souart. M. de Maisonneuve venait parfois aussi, accompagné de son secrétaire, Claude de Brigeac. Toutes ces attentions attendrissaient Perrine et Charlot, et leur aidaient à se maintenir confiants, pleins de courage.