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afin que ces émotions ne la rendent pas malade. Préparez-lui tout de suite, en attendant, mais là, tout de suite un cordial très énergique. Vous m’entendez ? Oh ! nos femmes de Ville-Marie, ajouta-t-il plus bas, quels êtres de courage et de tendresse !

— J’y vais, docteur, dit Charlot. Ma sœur a besoin, en effet, de refaire ses forces sans plus tarder.

Le médecin se pencha sur Perrine.

— Madame de Senancourt, ne restez pas agenouillée ainsi, le moins possible, en tout cas. Demeurez assise, ou étendue sur la chaise longue que je vois là-bas, et cela chaque fois que le malade dormira aussi profondément qu’en ce moment. Il faut m’obéir, Madame, n’est-ce pas ? Vous voulez, je suis sûre, que vos soins durent. C’est le seul moyen.

— Je vous obéirai, docteur.

Et Perrine, se relevant, prit le fauteuil près du lit, s’y adossa, ferma les yeux, mais sans quitter la main de son mari. Elle prit le cordial que Charlot lui apporta. Puis, elle fit signe en souriant qu’on la laissât seule avec son malade endormi.