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capitaine Le Jeal que Madame de Senancourt préférait revoir son mari chez elle. « Oh ! elle est bien triste, Madame Perrine… bien fatiguée de vous attendre depuis déjà cinq longs jours »…

Charlot n’avait rien répondu. L’explication était plausible. Sa sœur retardait l’instant émouvant… Puis, elle avait peut-être craint quelques dures paroles d’André, en l’apercevant… Le blessé persistait dans son refus de ne pas voir Perrine près de lui.

Avec quels soins, dans quel profond silence on avait transporté, sur un brancard improvisé, le capitaine de Senancourt. Il divaguait un peu maintenant. Il portait sans cesse la main à sa tête enveloppée de bandages.

À quelques minutes de la maison, Pierrot et Lise parurent et coururent se jeter dans les bras de leur père. La petite Lise refusa de se séparer de son papa. Elle le tenait bien serré par le cou ; Charlot chemina donc avec son cher fardeau ; l’enfant gazouillait.

— Petit Père, il y a une surprise qui t’attend à la maison… J’ai promis de ne rien, rien dire… Je l’ai promis à maman…

— Qu’est-ce que tu dis ? fit Charlot en tressaillant.

— Chut ! Lise. Il ne faut pas raconter que