Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/225

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Capitaine, dit Mademoiselle Mance à l’officier distingué, M. de Bellêtre, qui s’approcha à grands pas d’elle, Capitaine, qu’est-ce qu’il y a donc ? Les soldats du Fort viennent de sortir en hâte ?

— Une barque et trois canots seront ici dans une demi-heure, paraît-il, on les a aperçus…

M. de Bellêtre s’interrompit. Il venait d’apercevoir Perrine, qui s’était retirée un peu en arrière. Il vit la jeune femme devenir toute pâle, toute saisie, et s’appuyer même au bras de Mlle  Mance.

— Pardon, Madame, j’aurais dû employer quelques ménagements… mais je ne vous croyais pas à l’Hôpital. Vous attendez avec anxiété votre mari, n’est-ce pas ?

— Ne vous troublez pas, capitaine, ma Perrine est émue, mais pas plus qu’il ne faut. Je connais son énergie… Elle égale certes la tendresse de son cœur.

— Madame Perrine, pria Claude de Brigeac, un mince et grand militaire, aux yeux mélancoliques, permettez-moi de vous escorter jusqu’à la grève… Vous savez combien j’estime votre mari… Je serai heureux d’aider à Charlot à le transporter à la maison…

— M. de Brigeac, je préfère revoir mon mari chez moi, dit Perrine la voix basse et tremblan-