Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/164

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le lendemain fut un de ces jours de grand vent, de lourds nuages, tout chargés de pluie et de grésil, que l’on voit, parfois, au début d’avril… Perrine se leva de bon matin, mais trouva déjà, près des fourneaux, Manette, la Normande. Celle-ci s’exclama aussitôt avec des reproches dans la voix :

— Oh ! Madame, pourquoi ne pas vous être reposée davantage ! Ne suis-je pas là, voyons ?

– Oui, Manette. Et c’est un grand réconfort de vous voir à l’œuvre, car…

— Vous n’en accepteriez pas d’autres… Comme si je ne pensais pas la même chose que vous. Qu’elle vienne, cette petite ébouriffée, elle trouvera à qui parler.

— Manette, je vous en prie. Laissez-moi manœuvrer ces choses toutes seules.

— Bien, Madame.

— Mon frère n’est pas levé, j’espère ? Il s’est couché tard. J’ai entendu sa voix longtemps dans la nuit… Puis, je me suis endormie.

— Je n’ai vu ni votre frère, ni Monsieur André, Madame.

Les enfants firent irruption dans la grande pièce claire. Ils embrassèrent leur tante, puis Manette, et demandèrent leur déjeuner.

— Oui, oui, mes petits, répondit Manette. J’ai fait du chocolat… Madame Perrine, continua-t-elle, j’ai eu un peu de mal à mettre la main sur les provisions. Je vais changer la disposi-