Page:Daveluy - L'esclave des Agniers, 1933.djvu/117

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour l’habile tireur qu’était Charlot, qu’un jeu de l’abattre ; puis, trois ou quatre autres, en plus, tombèrent sous ses coups de feu, de quart d’heure en quart d’heure.

Tout heureux d’une pareille réussite, Charlot courut bien vite ramasser les corps inertes de ses victimes.

Il sifflotait doucement… Le son de sa voix dans le grand bois silencieux le fit soudain tressaillir. Hé ! que faisait donc Lis-en-Fleur ? Pour sûr, il y avait bien plusieurs quarts d’heure qu’elle n’avait lancé son appel. Elle l’avait pourtant promis… Bah ! gagnée, comme lui, tout à l’heure, par l’atmosphère calme, parfumée et chantante des bois pleins d’ombres, elle se serait doucement endormie. Tout de même, il désira s’en assurer et reprit le chemin du retour.

Charlot aperçut bientôt le campement. Tiens, le sauvage algonquin et l’un des trois Hurons étaient revenus !… Le bon fumet s’élevait déjà de la chaudière où tous deux jetaient de nombreux oiseaux et des lièvres.

« Hou ! hou ! hou ! hou ! » fit Charlot tout joyeux en s’approchant en quelques enjambées des sauvages.