Page:Daveluy - À l'école des héros, 1931.djvu/146

Cette page a été validée par deux contributeurs.

puis se mit à secouer Charlot et à lui parler les dents serrées.

« Fou, fou que tu as été, mon frère, de fuir… Vois, ce que j’ai fait, ce que j’ai dû faire… Ne recommence pas, hein ?

— Bah ! tu me croyais un traître, tu m’as châtié en conséquence… Je ne t’en veux pas Kinaetenon.

— Un autre m’en voudra d’avoir douté de toi,… de t’avoir maltraité… murmura le sauvage avec tristesse. Il appliquait alors, en disant ces mots une sorte de gomme réparatrice sur les blessures de Charlot.

— Le saurait-elle jamais, Kinaetenon ?

— Comment, mon frère ne le lui dira pas, s’exclama avec joie le sauvage.

— Bien sûr que non, Kinaetenon. C’est entre toi et moi, va, tout ceci.

— Merci !.. Mon frère, en retour de ton silence, je promets de …mourir plutôt que de douter de toi.

— Va pour la promesse, et donnons-nous la main, mon ami, l’incident est clos, n’est-ce pas ?

— Un mot encore. Mon oncle veut que je te ramène à la bourgade, les mains liées… Il en sera de même chaque fois que je m’éloignerai avec toi. J’ai prié, supplié pour que l’on t’épargne cet affront… Inutile.

— Je me conformerai. Ne suis-je pas un