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n’en reprirent ensuite que de plus belle, au grand étonnement du grave Kinætenon, qui ne pouvait comprendre cette aimable mobilité d’humeur à la française. Elle lui plaisait, tout de même, surtout en ce qu’elle possédait de bonhomie, d’aimable simplicité et de franchise. Et puis, il s’employait de son mieux à retenir Feu qui aurait volontiers saccagé l’assiette de Perrine. Le danois aimait beaucoup la jeune fille qui le gâtait fort à l’occasion. Kinætenon, tout en retenant le bon animal, pouvait à son aise contempler la jeune fille. Elle se tenait assez loin de lui : il n’apercevait que son profil.

Marie de la Poterie se souleva soudain. « Mes amis, regardez le soleil ! Ciel ! il est au moins quatre heures et demie ! En retard, nous allons être en retard. En route, vite, tous ! »

On se remit en marche à la hâte. Les deux Hurons, au pas de course, en avant ; Perrine, Marie de la Poterie et Jean Amyot suivaient ; Charlot, que le capitaine Robineau et Kinætenon soutenaient de chaque côté, fermaient la marche. Au bout d’un quart d’heure, Perrine vit revenir les deux Hurons, les yeux un peu effrayés. « Qu’y a-t-il ? questionna la jeune fille, qui parlait assez bien la langue huronne-