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dans mon volume de souvenirs, Fantômes et Vivants, paru du vivant de Drumont (1914) et quelques mois avant la guerre. On lisait, à ce sujet, dans le Charivari du samedi 25 avril courant :


La Grande Peur des bien-pensants, le beau livre de Georges Bernanos, qu’il eût aussi bien pu intituler Vie d’Édouard Drumont, remporte un succès bien mérité. Mais M. Bernanos ne dit pas la part qu’eut Alphonse Daudet dans le succès de la France juive. Drumont cherchait partout un éditeur et n’en trouvait pas, chacun se dérobant devant la mauvaise affaire probable.

Alphonse Daudet, que l’œuvre de Drumont avait emballé, fit alors trouver Marpon, son éditeur, et le décida à faire paraître la France juive, lui promettant de couvrir personnellement les frais de l’édition si le livre ne se vendait pas.

Et les deux volumes parurent. Les jours passaient sans que la presse leur fît écho. Alphonse Daudet usa alors du petit subterfuge suivant qui était de bonne guerre. D’accord avec Magnard, il écrivit un article qui parut le lendemain sous la signature du directeur du Figaro. On y disait en substance que la France juive était un livre scandaleux et qu’il était honteux d’écrire des choses pareilles. La manœuvre réussit.

En quarante-huit heures, l’édition, mise en vente par Marpon, était épuisée.


Il y a là une petite erreur : Magnard n’était pas homme à signer le texte d’un