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— Il y a du nouveau, en effet.

On reste encore quelques minutes sans rien se dire ; et seulement vers l’avancée du fort Montrouge, répondant à toute l’anxiété, à toutes les interrogations de mon silence, de Vilers m’annonce brusquement :

— C’est fini… Metz a capitulé. Bazaine a tout perdu, tout vendu, même l’honneur.

Ceux qui n’ont pas subi les affres du grand naufrage de 70 ne sauraient comprendre ce que nous représentait le nom de Bazaine, l’héroïque Bazaine, comme Gambetta l’appelait, l’espoir dont il fouettait notre courage, la