Page:Daudet - Trente ans de Paris, Flammarion, 1889.djvu/130

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Tu… tu ! pan… pan ! Tu… tu !… Un clair soleil, de chauds parfums remplissaient ma chambre. Je me sentais transporté en Provence, là-bas, au bord de la mer bleue, à l’ombre des peupliers du Rhône ; des aubades, des sérénades retentissaient sous les


fenêtres, on chantait Noël, on dansait les Olivettes, et je voyais la farandole se dérouler sous les platanes feuillus des places villageoises, dans la poudre blanche des grandes routes, sur la lavande des collines brûlées, disparaissant pour reparaître, de plus en plus emportée et folle, tandis que le tambourinaire suit lentement, d’un pas égal, bien