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marc.

Hé ! c’est notre amie Vivette… Où allons-nous donc de si bonne heure, misé Vivette, avec ces gros paquets ?

vivette.

Je vais porter mon bagage au pontonnier du Rhône… Je pars par le bateau de six heures.

marc.

Vous partez ?

vivette.

Mais oui, capitaine, il faut bien.

marc.

Comme elle dit cela gaiement : Il faut bien ! Et vos amis de Castelet, cela ne vous fait donc pas gros cœur de vous en aller d’eux ?

vivette.

Ah ! que si fait ; mais il y a là-bas, à Saint-Louis, une brave femme qui s’ennuie d’être seule, et cette idée me donne du courage pour partir… Ah ! bonne mère ! mais, j’y songe. Et le feu qui n’est pas fait… Et la soupe des hommes… Justement, ce matin, la chambrière qui est malade… vite, vite…

marc.

Voulez-vous que je vous aide ?…

vivette.

Volontiers, capitaine. Tenez, là-bas, derrière la porte, deux ou trois fagots de sarment.