Voilà qui est sagement parlé… Vous avez raison, Margarot ; il faut toujours encourager les arts.
Il ne faut pas encourager les fous ; et c’est de la folie, quand on est gueux comme vous êtes, de s’entêter à faire de la peinture sérieuse ; prononcez : qui ne se vend pas… Aujourd’hui, mon cher, il n’y a plus que l’industrie qui compte, et les seuls artistes possibles sont ceux qui, comme moi, oui, mon petit, comme moi, ont su marier l’art à la fabrication et sont arrivés à produire…
Ce joli veau à deux têtes qu’on appelle l’art industriel…
Oh !
Je les connais, ces artistes-là !… Des gaillards qui font des porte-allumettes avec les plus purs chefs-d’œuvre de l’antique, et qui en arriveront un de ces jours à poser un cadran sur le ventre de la Vénus de Milo, pour l’utiliser dans le monde comme horloge de salle à manger.
Pourquoi pas ?… si ça se vend.