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de papiers peints, domicilié faubourg Saint-Jacques… »

henri.

Voyons, mon cher, qu’est-ce que cela signifie, ce que vous faites là ? Vous savez bien que je ne veux pas entrer chez vous, que je n’y entrerai jamais.

margarot.

Les conditions sont pourtant bien avantageuses.

henri.

Allez au diable ! (Il va s’asseoir devant son chevalet.)

margarot, continuant à le suivre.

Quinze mille francs par an.

henri.

Traderi dera.

margarot.

Logé à la fabrique.

henri.

Je ne vous écoute pas, vous savez. Traderi dera, la la.

margarot, rempochant son traité.

Oui, oui, je connais ça… traderi dera, la la… Elle est bien gaie, cette chanson. Sous prétexte de gloire et d’art pur, on crève de faim toute sa vie. Traderi deri !… On trime, on s’use, on s’extermine !… Traderi dera.… Et on meurt de misère à cinquante ans, dans un coin d’atelier, sans feu. Traderi dera, la la.… (S’asseyant.) Là !