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franqueyrol.

Je l’ai laissée au Havre ; elle se repose un peu… Pensez que nous venons de New-York en dix-huit jours…

le père jourdeuil.

Tu viens de New-York ?… mais alors… tu as dû voir mes œuvres, là-bas, à la vitrine de Jackson ?

franqueyrol.

Jackson !…

le père jourdeuil.

Oui, Jackson, le fameux marchand de tableaux, le Goupil américain… C’est lui qui m’achète toutes mes toiles.

franqueyrol.

Jackson… non !… connais pas.

le père jourdeuil.

Tiens c’est drôle… Après tout, ces noms anglais sont si difficiles… je prononce peut-être mal…

madame jourdeuil.

Ah çà ! monsieur Pierre-qui-roule, maintenant que vous voilà, est-ce que vous n’allez pas vous reposer un peu ?

franqueyrol.

Ma foi ! j’en suis bien capable… Je ne sais pas si c’est l’air de Ville-d’Avray ou si cela tient à vos fauteuils. (Se carrant.) Ils sont très commodes, ces fauteuils-là.