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franqueyrol.

Mais non, mademoiselle, j’arrive, moi, j’arrive… Il n’y a pas trois heures que je suis à Paris, et j’en ai bien passé deux à courir après ce scélérat sans pouvoir mettre la main dessus. D’abord, je suis allé rue Saint-Georges.

madame jourdeuil.

Oh ! il n’est plus là depuis deux mois.

franqueyrol, souriant.

Je l’ai bien vu. De la rue Saint-Georges, j’ai couru rue de l’Ouest, au nouveau domicile : personne…

louise.

Pas même Namoun ?

franqueyrol.

Namoun ?

louise.

Oui, son domestique, un petit Arabe.

franqueyrol.

Comment ! c’est son domestique, ce bédouin que j’ai trouvé roulé dans son burnous au travers de l’escalier… Eh ben !… il est gentil… Croiriez-vous que le drôle m’a entendu demander son maître à toutes les sonnettes de la maison, et qu’il n’a pas même tourné la tête de mon côté ?

madame jourdeuil.

C’est bien de lui.