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là-bas, qui me regarde en ouvrant de grands yeux, je la connais bien aussi. Bonjour, maman. (Louise commence à deviner.)

madame jourdeuil, saluant avec embarras.

Bon… jour…, monsieur.

franqueyrol.

Appelez-moi donc votre enfant, comme dans vos lettres.

louise, très fort.

Maman, c’est M. Pierre. (Elle se sauve dans la cuisine avec sa crème.)

madame jourdeuil.

Monsieur Pierre !

franqueyrol, s’avançant.

Eh ! pardieu, oui ! c’est M. Pierre. C’est ce forban de Pierre Franqueyrol qui vient du bout du monde, tout exprès pour vous embrasser, seulement je vois bien que vous le trouvez trop noir.

madame jourdeuil.

Voulez-vous vous taire, méchant garçon, (ouvrant ses bras) et venir là tout de suite ?

franqueyrol, sautant au cou.

Hé ! allons donc ! (Se retournant.) Et vous, mademoiselle… Là, quand je vous disais qu’on me trouvait trop noir.

madame jourdeuil, remontant.

Tu l’entends, fillette.