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LE SACRIFICE



Une salle à manger du rez-de-chaussée, très gaie, très claire ; meuble de chêne blanc. Au fond, porte entr’ouverte donnant sur la cuisine, où l’on voit reluire, par éclairs, le ventre rouge des poêlons et les fers-blancs frais étamés. Au-dessus de la porte du fond, une grosse médaille d’argent dans de grands lauriers dédorés. À gauche, au premier plan, une croisée au deuxième plan, dans le pan coupé, porte d’entrée sur une rue de village. Entre cette porte et la croisée, un petit poêle de faïence. À droite, un grand buffet à étagères chargé de faïences. Une table contre le mur. Le long des murs, médaillons, croquis, esquisses, tableautins.

Scène première.


MADAME JOURDEUIL, LOUISE.


Madame Jourdeuil est assise, lunettes au nez, près de la table, de droite. Elle a sur ses genoux un gros registre ouvert ; sur la table, à côté d’elle, des quittances, des factures. Louise, les manches retroussées un grand tablier blanc devant elle, sort de la cuisine, battant des œufs dans un plat à fleurs.


madame jourdeuil, les yeux dans son registre.

Six, douze, quinze, vingt-quatre.