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jardin de fleurs, quelques poules errantes transportent en plein continent.

À côté de la cure, l’école mixte pour les garçons et pour les filles, dirigée par des religieuses qui se chargent aussi de distribuer à tous ces pauvres gens des médicaments, des soins et des conseils.

Dans la maison des sœurs vient aboutir aussi le télégraphe sous-marin qui relie Houat à Belle-Isle et au continent. C’est une sœur qui reçoit et transmet les dépêches ; vu, en passant, sa cornette empesée penchée derrière la vitre sur l’aiguille électrique. Nous recevons encore d’autres renseignements assez curieux touchant l’île de Houat et sa population, dans la petite salle à manger blanchie à la chaux avec toutes ses poutres apparentes, où M. le curé nous introduit et nous fait asseoir. Il n’y a pas de pauvres à Houat. Un fonds communal fournit à tous le nécessaire. Le poisson abonde sur la côte, les pêcheurs vont le vendre au Croizic ou à Auray, et le vendent toujours fort bien ; mais l’absence d’un mouillage sûr au long de cette