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ROSE ET NINETTE

IV

S’il eût gardé quelque doute sur son amour pour Pauline Hulin, l’état d’incertitude et de fièvre où le tenait, toute la matinée du lendemain, l’opération du petit Maurice, aurait achevé de convaincre Régis de Fagan. La grâce affectueuse et maladive de l’enfant, ses mots adorables comme en trouvent les petits, à faire croire qu’ils arrivent d’une magique planète au langage naïf, mais à la précoce expérience ; non, sans la mère et l’angoisse de la mère qu’il se figurait tout le temps, cela n’eût pas suffi à donner au pauvre Régis les grands, les profonds coups au cœur qui le secouaient de plus en plus fort devant l’imminence d’un danger possible. Par Anthyme, il savait la chose grave, très grave, une suture des fragments de la rotule ; et, l’instant décisif arrivé, il parcourait