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LE CURÉ DE CUCUGNAN.

« — Tu es un ami de Dieu… Eh ! b… de teigneux ! que viens-tu faire ici ?…

« — Je viens… Ah ! ne m’en parlez pas, que je ne puis plus me tenir sur mes jambes… Je viens… je viens de loin… humblement vous demander… si… si, par coup de hasard… vous n’auriez pas ici… quelqu’un… quelqu’un de Cucugnan…

« — Ah ! feu de Dieu ! tu fais la bête, toi, comme si tu ne savais pas que tout Cucugnan est ici. Tiens, laid corbeau, regarde, et tu verras comme nous les arrangeons ici, tes fameux Cucugnanais…




« Et je vis, au milieu d’un épouvantable tourbillon de flamme :

« Le long Coq-Galine, — vous l’avez tous connu, mes frères, — Coq-Galine, qui se grisait si souvent, et si souvent secouait les puces à sa pauvre Clairon.

« Je vis Catarinet… cette petite gueuse… avec son nez en l’air… qui couchait toute