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heur, qu’ils viennent au cimetière ! Voyons, approchons-nous un peu.

les amoureux.

L’adorable promenade, et quelles douces émotions elle nous procure ! Il est bon qu’en amour la corde triste résonne quelquefois, et ce n’est pas un mal de mener de temps à autre sa belle passion par des sentiers mélancoliques.

le rossignol.

Ah ! les petits scélérats ! c’est un raffinement d’amour qui les amène.

les amoureux, s’arrêtant devant une tombe.

Tiens ! voilà de jolies fleurs ; si nous en cueillions quelques-unes ?… Les belles roses. Personne ne nous voit.

le rossignol.

Oh ! fi donc ! Voilà qui est mal ; voler ces pauvres morts !