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Ses petites jambes sont nues.
Elle porte, hiver comme été,
Une robe noire en lustrine,
Ouverte un peu sur la poitrine,
Craquant un peu sur le côté.
Ainsi faite, elle se trémousse
Comme une chèvre en liberté,
Sur les tombes où l’herbe pousse.

En voilà assez ; elle est endormie.

le rossignol.

Savez-vous que c’es-t très gentil, ce que vous faites là !

les rossignols.

.

Ce n’est pas tout ; nous sommes encore les gardiens de la maison, les sylphes bienfaisants de l’endroit. Par le temps où nous sommes, on naît et l’on meurt avec une telle simplicité, que la mort perd de jour en jour cette beauté d’apparat, mystérieuse et froide, qui imposait aux hommes. On place les cimetières aux portes de la ville, comme des maisons de campagne, dont ils ont l’aspect bour-