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le rossignol.

Rossignols, mes frères, où prenez-vous des chants si doux et si désolés ? Vous êtes des oiseaux comme moi, et cependant nos voix ne sont pas les mêmes ; — mon timbre est bien plus clair et plus éclatant. Écoutez cette roulade. Le vôtre possède en revanche quelque chose de mystérieux et de voilé qui trouble et qui charme. Quelle sorte de rossignols êtes-vous, ô mes frères, et pourquoi ce crêpe à vos gosiers ?

les rossignols.

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Rossignol des bois, trêve à vos roulades et à vos moqueries ; nous chantons comme il nous plaît, et nous vous prions d’aller porter ailleurs votre gaieté et votre timbre clair ; vous faites trop de bruit.

le rossignol.

Vous avez donc des malades chez vous ?