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son centrale, je jette deux ou trois bouquets aux prisonniers qui s’y trouvent. (Avec un soupir.) On dit que cela porte bonheur.

le trompette.

Vous n’êtes pas heureuse, mademoiselle Réséda ?

réséda.

Hélas ! tout le monde n’accepte pas mes fleurs d’aussi bon cœur que vous le faites.

le trompette.

Comment ! quel est le drôle ?…

réséda.

C’estle dragon Venterbich, monsieur, vous savez, celui qui a de si belles moustaches, et qui dit toujours « Tarteifle ! » Je l’aime de toute mon âme, mais lui n’a pas l’air de s’en apercevoir, et les fleurs que je lui envoie le matin, je suis sûre de les trouver chaque soir au corsage de la cantinière Piston.