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adjure d’oublier les choses de ce monde pour ne songer qu’à votre éternel salut.

la maîtresse.

Hélas ! monsieur, les choses de ce monde sont les seules que je connaisse.

le prêtre.

Il en est d’autres qu’il faut apprendre.

la maîtresse.

Je voudrais bien apprendre ce que j’ignore, mais ne rien oublier de ce que je sais.

le prêtre.

Prenez garde que Dieu, lui aussi, ne veuille rien oublier.

la maîtresse.

Dieu peut me défendre de vivre, mais il ne saurait me défendre d’aimer.

le prêtre.

Dieu ne défend pas de vivre, Dieu ne dé-