Page:Daudet - Les Amoureuses, Charpentier, 1908.djvu/202

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

me brûlent, les pieds me cuisent, tellement ils ont froid. Tiens, touche.

l’amant.

Pauvres petits !

la maîtresse.

C’est égal, tant que je t’aurai près de moi, la mort ne me fera pas peur. À tes côtés, je n’ai jamais eu peur ; il me semble que tu seras plus fort que la tombe.

l’amant.

Oui, chère âme, oui, je suis fort et je t’aime, et nul n’oserait t’arracher de mes bras.

la maîtresse.

Je ne veux plus que tu m’embrasses ; je dois sentir la fièvre et la mort.

l’amant.

Et moi, je ne veux pas que tu parles ainsi ; ce que tu as n’est presque rien. Les méde-