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Scène III


Le plafond de l’enfer s’entr’ouvre. — Une musique se fait entendre, d’une douceur infinie. — La procession céleste s’avance à travers les nuages ; saint Pierre vient derrière, les clefs du paradis à la main. — Dans les dernières files des chérubins, passe la maîtresse, vêtue d’une robe blanche. — Saints et saintes jetant des fleurs.

les damnés.

Les voilà ! les voilà ! — Que c’est beau ! — la délicieuse bouffée d’air qui nous arrive, et quelle exquise odeur d’encens !

un damné.

Au milieu des âmes bienheureuses, voyez-vous celle-là qui marche la tête inclinée, — un missel doré dans les mains, — et de beaux cheveux blancs en nattes sur le front ? Mes yeux et mon cœur l’ont reconnue, — c’est ma mère !

autre damné.

Mes yeux et mon cœur l’ont aussi reconnu, ce petit chérubin vêtu de mousseline, à ceinture d’azur, — qui