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rouges de l’enfer cette âme malheureuse que l’adultère tient liée à la vôtre ?

la maîtresse.

Vous me faites bien du mal, tous les deux.

le prêtre.

Ma fille, ma fille, la mort est là et Dieu la suit.

l’amant.

Femme, femme, je suis près de toi ; femme, je t’aime !

la maîtresse.

Oh ! ce que je ressens est terrible ! Quel duel ! quelle lutte ! La vue de ce prêtre réveille en moi tout un monde de remords et de frayeurs ; les remords m’assaillent et l’amour ne s’en va pas. Écoutez, monsieur le curé ; — cher homme, écoute-moi, je t’en prie ; — ne me torturez pas trop, n’est-ce pas ? — Puisque je vais mourir, vous devez m’épargner ; — par pitié, épargnez-moi ! (Au prêtre.) Je veux bien entendre les bonnes paroles que vous m’apportez, monsieur ; — mais il ne faudra pas me parler contre lui ; — ce serait peine perdue.