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Scène II
La chambre d’Éveline. — Un petit lit à rideaux blancs. —
Un prie-Dieu.
éveline, mi-vêtue ; elle fait ses nattes devant une glace.
Dire pourtant que je suis une dame, une très-grande dame, et qu’il a fallu si peu de choses pour cela ! Monsieur l’abbé nous a donné des bénédictions, monsieur le comte un baiser et une bague, monsieur le chef un bon diner, et voilà ! Je me marierais volontiers tous les jours si l’on voulait. Ce pauvre Barbe-Bleue ! Il est bien vieux et bien laid ! mais, il parle si bien, il a une voix si douce, il me regarde si benoîtement, que je me sens prête à l’aimer de toute mon âme. Ces diables de cheveux qui ne veulent pas tenir ! Allons donc ! En vérité, je suis très-gentille, ce soir. (On frappe). Ah ! mon Dieu !
barbe-bleue, du dehors.
Éveline, chère Éveline, ouvrez-moi…