Ce règlement, recopié avec amour de la propre main de M. Viot, son auteur, était un véritable traité, divisé méthodiquement en trois parties :
1° Devoirs du maître d’étude envers ses supérieurs ;
2° Devoirs du maître d’étude envers ses collègues ;
3° Devoirs du maître d’étude envers les élèves.
Tous les cas y étaient prévus, depuis le carreau brisé jusqu’aux deux mains qui se lèvent en même temps à l’étude ; tous les détails de la vie des maîtres y étaient consignés, depuis le chiffre de leurs appointements jusqu’à la demi-bouteille de vin à laquelle ils avaient droit à chaque repas.
Le règlement se terminait par une belle pièce d’éloquence, un discours sur l’utilité du règlement lui-même ; mais, malgré son respect pour l’œuvre de M. Viot, le petit Chose n’eut pas la force d’aller jusqu’au bout, et — juste au plus beau passage du discours — il s’endormit…
Cette nuit-là, je dormis mal. Mille rêves fantastiques troublèrent mon sommeil… Tantôt, c’était les terribles clefs de M. Viot que je croyais entendre, frinc ! frinc ! frinc ! ou bien la fée aux lunettes qui venait s’asseoir à mon chevet et me réveillait en sursaut ; d’autres fois aussi les yeux noir — oh ! comme ils étaient noirs ! — s’installaient au pied de mon lit, me regardant avec une étrange obstination…
Le lendemain, à huit heures, j’arrivai au collége. M. Viot, debout sur la porte, son trousseau de