Page:Daudet - La doulou (la douleur) 1887 - 1895 ; Le trésor d’Arlatan (1897), 1930.djvu/60

Cette page n’a pas encore été corrigée

Le prisonnier voit la liberté plus belle qu’elle n’est.

Le malade se représente la santé comme une source de joies ineffables — ce qui n’est pas.

Tout ce qui nous manque est le divin.

Impossibilité de descendre seul mon perron de Champrosay, pas plus que celui de Goncourt. Ô Pascal !

La douleur à la campagne : voile sur l’horizon. Ces routes, ces jolis tournants n’éveillent que l’idée de fuite. S’évader, échapper au mal.

Une de mes privations, ne plus faire l’aumône. Joies que celle-ci m’a causées. L’homme — main fiévreuse — cent sous dedans tout à coup.

Stérilité. Le seul mot qui puisse rendre à peu près l’horrible état de stagnation où tombe par moment l’intelligence d’un esprit. C’est le « sans foi, sans effusion » des âmes croyantes. — La note que je jette ici, inexpressive et sourde, ne parle que pour moi, écrite dans un de ces cruels malaises.