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Ils savaient donc à quoi s’en tenir quand ils se présentèrent au quartier général de M. d’Autichamp, à Tiffauges. C’était le 28 ou le 29 mai, alors que les chefs royalistes essayaient en vain de réparer les funestes effets du revers d’Aizenay. Dans ses mémoires, d’Autichamp donne à entendre qu’il traita assez dédaigneusement ceux qu’il appelle « les émissaires de l’astucieux ministre de la police » et qu’il les renvoya au marquis de La Rochejaquelein, général en chef. D’après les notes des envoyés, il ne semble pas que l’entrevue ait eu ce caractère hautain. Elle eut lieu en présence des officiers composant le conseil de d’Autichamp. Malartic et ses compagnons déclarèrent « qu’ils agissaient dans les intérêts du roi et de concert avec lui ; qu’ils connaissaient les dispositions des puissances étrangères, que la Vendée s’était levée trop tôt ; qu’elle serait écrasée avant que les hostilités fussent entamées à la frontière ; qu’ils étaient porteurs de propositions avantageuses pour les pays insurgés et qu’il serait bon enfin de les mettre à profit, sauf à reprendre les armes un peu plus tard et avec plus de vigueur ». Ils ajoutèrent, ce que d’Autichamp néglige de constater, mais ce qu’atteste une déclaration écrite de d’Andigné, que si les chefs des armées royales jugeaient convenable de continuer les hostilités, ils viendraient se réunir à eux aussitôt.

Les officiers présents parurent favorables aux propositions de Fouché. D’Autichamp invita les envoyés à en faire part aux autres chefs. Ils se rendirent à Touvois