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Elle le condamna à mort. Le même jour, à cinq heures du soir, il était fusillé, après avoir eu le courage de commander lui-même le feu. À deux mois de là, le 8 février 1807, le tailleur Ledéan, chez lequel on l’avait trouvé, fut pris à son tour et subit le même sort.

Restait à mettre la main sur La Haye Saint-Hilaire, Pourchasse et Billy. Mais il ne semblait pas qu’ils fussent disposés à se rendre ni à se laisser prendre. Loin de se décourager et bien que traqués de toutes parts, ils étaient convaincus que de Londres on viendrait prochainement à leur secours. C’est pour obtenir qu’on aidât à leur délivrance que l’abbé Guillevic s’agitait auprès du gouvernement anglais.

À la date du 11 janvier 1807, dans une lettre signée Planchor, il rend compte à La Haye Saint-Hilaire de ses démarches, vraies ou fausses, auprès des hommes d’État britanniques. Il a vu seize fois M. Windham, quatorze fois le chevalier Cockburn, sous-secrétaire d’État à la Guerre, dix-huit fois sir François Vincent, sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères, dix-neuf fois le comte d’Artois. Quant à lord Howick, successeur de Fox, il n’a pu arriver jusqu’à lui, malgré dix-huit visites. « Mais on est sûr de sa voix au conseil des ministres. Monsieur l’a assuré. » Du reste, ce n’est pas seulement pour sauver La Haye Saint-Hilaire et ses compagnons que le gouvernement anglais est prêt à intervenir. Il donne l’assurance qu’aux premières défaites de l’Empereur, les royalistes seront employés et que quarante mille soldats débarqueront en Bretagne avec les princes. Il importe que les réfractaires soient préparés. « Avant d’ouvrir le bal on demande de quelles forces on dispose et où. Les princes attendent pour prendre la tête du mouvement ; le Roi surtout, qui veut passer en France. Le gouvernement anglais va envoyer quatre mille louis.