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la sûreté des côtes ». Au surplus, cette situation difficile devait finir avec le procès, et le procès était à la veille de s’ouvrir, en vertu d’un décret impérial qui, le 18 septembre 1805, avait traduit devant la commission militaire spéciale de la douzième division, siégeant à Nantes, les dix-neuf individus impliqués dans l’affaire.


IV

Sur le procès, les renseignements font défaut. Nous n’avons retrouvé aux Archives que le texte du jugement rendu le 23 frimaire an XIV (14 décembre 1805) par la commission militaire, sous la présidence du commandant Gressne, du 24e régiment d’infanterie. Aux termes de ce jugement, sont condamnés à mort : Céris, Forestier, Élie Papin, Duchesne-Chénier, tous quatre contumaces, et Gogué présent ; à des peines correctionnelles variant de deux ans à neuf ans de détention : Pitard-Laclotte, mort au lendemain de sa condamnation, Bertrand-Saint-Hubert, Daniaud-Duperrat, Jacqueneau, Merland et Acquard-Vreilhac. Sont acquittés : Jean-Baptiste Roger, Jean-Philippe Kémar, Pierre-François Turpault, Alexis Pagès, Pierre Orion, Michel Cesbron, et sa femme Jenny Cesbron, qu’on voit figurer parmi les accusés, sans qu’il soit établi pour quelles causes elle était avec eux.

Jusqu’au dernier moment, Gogué avait espéré qu’il lui serait fait grâce. Mais il était décidé qu’en l’absence des principaux complices, et pour que la condamnation ne fût pas illusoire, la justice suivrait son cours en ce