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police qui, depuis si longtemps la poursuivait en vain. Le Cat enfin se laissa surprendre. Il avait dans ses poches des papiers compromettants et de l’or anglais. Avec lui furent arrêtés trois de ses complices : Lemoine, Ropars et Legrand. Ce n’étaient pas les plus coupables. Ceux-ci, à l’exception de Le Cat, avaient pris la fuite. Ils ne furent pas retrouvés. En revanche, on arrêta, sur de fausses dénonciations, deux jeunes gens, les frères Dubouays, et leur ami, un sieur Atry, qui avait pris part, comme eux, aux guerres de la chouannerie. Tous trois étaient innocents. Le tribunal spécial du Finistère devant lequel ils comparurent le proclama en les acquittant.

N’ayant pu s’emparer que de quatre coupables, il vengea sur eux seul le crime auquel d’autres restés introuvables avaient participé. Le Cat et ses complices furent condamnés à mort. La sentence relative au premier porte qu’il sera conduit au lieu du supplice revêtu d’une chemise rouge. Mais il ne semble pas qu’elle ait été jamais exécutée. Histoire ou légende, il est de tradition à Quimper que Le Cat parvint à s’échapper de prison et à s’enfuir, grâce au dévouement de sa sœur.