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« Donnez-moi le bras, mon bon maître. » Freydet l’avait rejoint, cédant à un irrésistible élan du coeur.

« Ah ! mon ami, quel bien vous me faites ! » dit le vieillard d’une voix sourde et mouillée.

Ils marchèrent quelque temps en silence. La verdure des quais ombrait et parait les pierres ; les bruits de la rue et de l’eau sonnaient dans l’air joyeux. Un de ces jours où il semble que la misère humaine fait trêve.

« Nous allons ? demanda Freydet.

— Où vous voudrez… mais pas chez moi… » dit le bonhomme à qui cette idée de la scène que sa femme allait lui faire causait une terreur d’enfant.

Ils dînèrent tous deux au Point-du-Jour, après