Page:Daudet - L'Évangéliste, 1883.djvu/175

Cette page n’a pas encore été corrigée

Henriette Briss, sa besogne abêtissante, inférieure aux forces qu’elle se sentait. Et les parents !… Quels esprits grossiers et futiles que ces hommes !… Les femmes, quelles étagères à bibelots !

La baronne Gerspach, une bonne personne, mon Dieu oui ; mais si nulle, toute à l’écurie du baron qui faisait courir, toujours préoccupée d’un nom à effet pour la pouliche qu’on allait lancer, ou de quelque remède – poudre ou pommade – à cette malheureuse maladie de peau, la maladie des Autheman, qui la dévorait à chaque mouvement de saison, comme au pensionnat, lorsqu’elle n’était encore que Déborah Becker. Aussi, la leçon finie, Éline se sauvait bien vite et trouvait un prétexte pour échapper au déjeuner, préférant un gâteau, un verre d’eau glacée pris en hâte sur un comptoir de pâtissier, à ces plantureux repas de viandes rouges et de porto où le baron, avec son gros rire lippu à lèvre double, la plaisantait lourdement sur ses projets de mariage.

Elle se plaisait mieux chez la comtesse d’Arlot, dans le petit hôtel de la rue Vézelay, dont le voisinage d’un couvent de Barnabites semblait