d’or défilaient entre les ormes du Pavé du roi. Des théologiens fameux y prêchèrent. Il compta quelques beaux baptêmes et mariages, des abjurations retentissantes : mais cette gloire ne dura pas.
À la Révocation, la population calviniste fut dispersée, le temple rasé ; et lorsqu’en 1832, Samuel Autheman vint établir là ses affineries, il trouva un petit village maraîcher, obscur, sans autre mémoire de son histoire enfouie dans la poussière des archives, que le nom donné à un terrain vague, une carrière abandonnée qu’on appelait « Le Prêche ». C’est sur Le Prêche, à la place même de l’ancien temple, que les ateliers furent construits, tout en haut de la propriété grandiose achetée du même coup par le marchand d’or déjà fort riche à cette époque. Le domaine était historique comme le village, ayant appartenu à Gabrielle d’Estrées ; mais là non plus il ne restait rien d’autrefois qu’un vieil escalier de pierre, rouillé de soleil et de pluie, arrondissant sa double rampe de chaque côté de l’entablement tout noir de vigne vierge et de lierre, « l’escalier de Gabrielle » dont le nom évoquait sur sa descente courbe des groupes de