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Dès le lendemain, Jack en se réveillant dans sa petite chambre aperçut, glissée entre la rainure de sa glace, une pancarte écrite de la belle écriture impeccable du poëte, et sur laquelle on lisait en très gros caractères :

règlement.


C’était un résumé de vie, un plan d’études, la journée divisée en une quantité de petites cases nombreuses, pleines d’occupations jusqu’au bord. « À six heures, lever. — De six à sept, déjeuner. — De sept à huit, récitation. — De huit à neuf… » Et ainsi de suite.

Les jours réglés de la sorte ressemblaient à des fenêtres dont les persiennes fermées laissent passer à peine entre leurs lames compactes assez de souffle pour respirer, et de lumière pour contenter les yeux. Ordinairement, ces règlements ne sont faits que pour être aussitôt dérangés ; mais d’Argenton avait une sévérité vétilleuse, qui ne souffrait aucune inexactitude. À cela se joignait la manie du système, à laquelle l’ancien professeur du gymnase Moronval n’avait pu naturellement se soustraire.

Le système de d’Argenton consistait à mêler dans la tête du commençant les connaissances les plus diverses, le latin, le grec, l’allemand, l’algèbre, la géométrie, l’anatomie, la syntaxe avec toutes les études élémen-